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Notre fondateur : l'abbé Pierre

Portrait de l'Abbé Pierre

 

L’abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, est à l’origine d’un Mouvement qui rassemble aujourd’hui près de 18 000 personnes.

Prêtre original, longtemps personnalité préférée des Français, il a su créer un Mouvement fondé sur une intuition inédite.

En 1949, l’abbé Pierre est appelé auprès d’un ancien bagnard qui vient de faire une tentative de suicide, et, devant son désarroi, il lui dira cette phrase fondatrice pour le Mouvement Emmaüs :
« Je ne peux rien te donner. Mais, toi qui n’as rien, au lieu de mourir, viens m’aider à aider ».

Puis une vie communautaire s’organise dans la maison qu’il a achetée à Neuilly-Plaisance, autour de l’activité de chiffonnier…

Une activité toujours centrale chez Emmaüs !

Après les ravages de la guerre, les rigueurs de l’hiver 1954 tuent.

Dans ce contexte de grave pénurie de logements, l’abbé Pierre lance un célèbre appel sur les ondes de Radio Luxembourg. C’est le point de départ de ce qu’on appellera « l’insurrection de la bonté ».

Aujourd’hui, 60 ans après cet appel et cet élan de solidarité, le Mouvement Emmaüs reste fidèle à son fondateur et poursuit, jour après jour, son combat.

Appel de l'abbé PierreTélécharger le fichier

Le Mouvement Emmaüs

Le mouvement Emmaüs reste sur le terrain un acteur majeur de la lutte contre la précarité. Particulièrement, parce qu'il s'efforce de préserver son indépendance financière, ce qui suppose de rester performant économiquement, en particulier en renforçant le fonctionnement des groupes et en créant des synergies internes et des partenariats.

De la solidarité au développement durable en passant par le logement et l'insertion par le travail, l'association accueille les personnes sans limite de temps.

L'objectif est de rendre leur dignité aux plus démunis, en leur permettant de retrouver confiance en eux par l'expérience du collectif. Par leurs efforts, grâce à l'activité de récupération, de réemploi et de revente des objets, ils assurent ensemble tous les besoins de la communauté : se nourrir, dormir, s'habiller, se laver et participer à la vie sociale.

Emmaüs, c'est un Mouvement dans lequel forts et faibles s'unissent pour permettre à ceux qui seuls n'en ont plus la force, de se remettre debout. Et qu'à leur tour ils puissent en aider d'autres.

Un Mouvement international

Entre 1959 et 1960, l’abbé Pierre mène une série de conférences à travers le monde. Sur son passage, des communautés se forment en Amérique du Sud, en Europe du Nord, en Asie, en Afrique.

Afin de faire le lien entre tous les groupes Emmaüs dans le monde, Emmaüs International est créé en 1971, lors d’une assemblée constituante qui se déroule à Montréal. Aujourd’hui,  337 groupes, répartis dans 37 pays aux quatre coins du globe, travaillent avec et pour les plus pauvres, afin de lutter contre les causes de l’exclusion, dans des contextes économiques et politiques très divers. Plus d’informations sur le site d’Emmaüs International

 

Qu'est-ce qu'une communauté Emmaüs ?

Pour le public une communauté Emmaüs c'est l'endroit où l'on peut déposer des objets dont on n'a plus l'utilité et c'est aussi le bric-à-brac où dénicher de bonnes affaires.

Au-delà de cela, les communautés sont avant tout des lieux d'accueil, de vie, de travail et de solidarité. Les personnes accueillies dans les communautés restent le temps qu’elles souhaitent, avec pour seule obligation de respecter les règles de vie en commun.

Elles fonctionnent uniquement grâce à l'activité de récupération des compagnons.

C'est ce travail de terrain qui fait du Mouvement Emmaüs un acteur majeur en France et dans le monde de la lutte contre la précarité.

Le Mouvement Emmaüs compte aujourd’hui 116 communautés.

 

Les plus grands combats sont pour demain

Vivre et travailler dans une communauté Emmaüs nous confronte tous les jours à de nombreux paradoxes.

Le premier de ces paradoxes est humain : comment se fait-il, quand on mesure les coûts énormes de l’action sociale et du contrôle social cumulés que les hommes et les femmes qui trouvent refuge dans nos communautés, grandement exclus du système parviennent non seulement à vivre de leur travail, mais encore à dégager une action solidaire, concrète, quotidienne sans ponctionner un euro à l’Etat ou aux collectivités locales.

Nous sommes ou nous avons tous été à un moment considérés comme les derniers des derniers et à ce titre, perçus comme des charges. Or c’est ici le contraire qui se produit : pas de RSA ou d’emploi aidé, pas de subvention ni d’accompagnement spécialisé et couteux.

Cela ressemble un peu à ces jeux de cour de récréation où les capitaines autoproclamés choisissent tour à tour ceux qui auront le droit de jouer dans leur équipe. A la fin, il en reste toujours un petit groupe, mal fagoté, différent dont personne ne veut. Quand ce groupe se constitue en équipe et remporte des victoires, capable d’exister par lui-même, cela prouve deux choses : que dans l’exclusion et la différence, il y a du courage et du talent bien sûr, mais aussi que c’est dans le choix des élites que se concentre une grande partie de l’erreur. L’Abbé Pierre le savait bien qui notait qu’elles avaient été formées par et pour un système. Nous ne pourrons peut-être pas changer le monde mais nous pouvons tout au moins témoigner que d’autres manières existent et qu’elles sont viables !

Le second paradoxe est matériel : notre modèle économique repose sur la récupération et la valorisation d’objets de seconde main. C’est le levier sur lequel l’Abbé Pierre s’est appuyé pour développer l’action sociale du Mouvement Emmaüs : des vêtements, des livres, des jouets et des meubles pour pouvoir dégager des ressources permettant d’accueillir et de soulager des détresses. C’est encore vrai aujourd’hui, mais c’est aussi ce qui nous permet d’être des acteurs de premier plan sur une des questions majeures du XXI° siècle : l’écologie. Tout ce qui continue à vivre, même de façon détournée n’a pas besoin d’être produit à nouveau ou détruit et ne pèse pas sur notre écosystème fatigué.

Une vieille sentence dit que l’homme de talent est l’archer qui atteint une cible que les autres ne peuvent pas atteindre, et que l’homme de génie est celui qui atteint une cible que les autres ne peuvent pas encore voir. L’Abbé avait du talent bien sûr, c’est reconnu et il a été aimé pour cela. Une partie de son génie réside dans ce qui l’a dépassé lui-même et qu’il n’avait pas prévu : la dimension écologique de son œuvre.

Le troisième paradoxe est social : nous allons dans les mois qui viennent développer la communauté, construire des chambres supplémentaires à Bourges et aller à Vierzon où une population a besoin de notre action. Or c’est un lieu commun mais qui garde malheureusement sa part de vérité : quand une communauté va bien, c’est que la société qui l’entoure va mal. Grace à l’action quotidienne des compagnes et compagnons, des bénévoles, de la générosité des donateurs et à la fidélité de notre clientèle, nous continuerons donc à faire notre part et un peu plus pour être dignes de la confiance que notre nom inspire.

Merci à tous. Les plus grands combats sont pour demain.